Ordre de Chalais, une histoire courte

Dans la mouvance du monachisme au Bas Moyen Âge en Haute-Provence

Lorsque les moines chalaisiens s’implantent dans les diocèses d’Embrun, de Gap et de Digne, les Bénédictins et les Clunisiens y sont déjà très présents. Mais un relâchement général dans la vie de l’ordre de Cluny provoque la réaction de Robert de Molesmes, fondateur de l’ordre de Cîteaux dont Bernard de Clairvaux catalysa le rayonnement. La voie s’ouvre alors à d’autres congrégations prônant le retour à l’austérité primitive de la Règle séculaire.
Le XIIe siècle voit apparaître en Haute-Provence Chartreux, Chartreuses et Chalaisiens principalement. Au XIIIe siècle, les ordres mendiants, plutôt voués à la vie séculaire des cités, se développent tandis que les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem arrivent à la fin de ce même siècle avec le retour de la seconde croisade : ce sont les chevaliers de Malte.

Il semble qu’il y ait peu de relations entre ces différentes observances. Les Chartreux et Chartreuses et les moines chalaisiens sont des montagnards tournés vers la contemplation, tandis que les autres religieux cités sont avant tout prosélytes.

À son apogée, l’ordre de Chalais compte 10 abbayes et 3 prieurés :

  • Chalais, Albeval et Almeval (Isère)
  • Boscodon, Clausonne, Valserres et Clarescombes (Hautes-Alpes)
  • Lure, Pailherol, Prads-Faillefeu et Le Laverq (Alpes-de-Haute-Provence)
  • Valbonne (Alpes-Maritimes)
  • Pierredon (Bouches-du-Rhône)

Des moines pasteurs et forestiers

À l’exception d’Albéval, Valbonne, Pierredon et Pailherol, les abbayes et prieurés sont situés en altitude dans le fond d’un vallon au bord d’un cours d’eau. L’une des ressources principales des moines chalaisiens est l’exploitation des forêts de leur domaine et la vente du bois. Outre les sapinières et le mélézin de Boscodon, les moines exploitent la forêt de Prads-Faillefeu peuplée de hêtres, les bois de Valserres et, un peu plus tard, les chênes de la montagne de Lure. Les fûts d’arbres rassemblés en radeaux descendent l’Ubaye, le Buëch, la Bléone et la Durance pour enfin arriver sur les bords du Rhône et servir au bois d’œuvre et à la construction navale en Basse-Provence occidentale. Des charpentes situées entre Montélimar et Arles conservent de nombreuses traces archéologiques du transport du bois par flottage (Traces écrites et archéologiques du transport de bois d’œuvre au Moyen Âge, par Émilien BOUTICOURT et Philippe BERNARDI – CNRS).

La législation propre aux chalaisiens

Page de couverture REGULA SP BENEDICTI

La législation monastique comprend : la règle, les constitutions et le coutumier.

Un ordre bâtisseur

Comme les monastères cisterciens, les abbayes chalaisiennes sont sobres et présentent un plan d’ensemble d’une grande simplicité. De nombreux éléments architecturaux, chapiteaux, colonnes, corbeaux, doubles colonnettes sont taillés en formes simples, relevant l’austérité de l’architecture.

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